Sculpter une girafe
Un sculpteur brésilien, qui n’a pourtant aucune formation artistique, sculpte fort bien des animaux de toutes sortes, dont certains qu’il n’a jamais vus.
Un jour qu’il sculpte une girafe, quelqu’un lui demande comment il procède pour tirer ces merveilles de vulgaires morceaux de bois.
« C’est très simple, répond-il, je commence à sculpter le morceau de bois et, tout ce qui n’est pas de la girafe, je le jette. »
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Je vous le confesse, j’ai choisi cette histoire en partie pour honorer la mascotte de cette série : une girafe. Ce court conte rejoint tous ceux où les sages apparaissent dans une simplicité nue qui confine presque à la naïveté, voire à la bêtise. Pour moi, il s’agit simplement de parler de « métier », ce mot étrange qui, paraît-il, est issu à la fois de ministère et de mystère. Le « ministère du mystère », ou comment se mettre au service de ce que nous ne comprenons pas et qui nous traverse. Ce que je fais que je ne sais pas expliquer est mon vrai métier. Le reste n’est que trucs et ficelles facilement imitables par tout un chacun.
Carrière, J.-C. (2008). Le cercle des menteurs 2. Paris: Plon.
Trop bien, ton histoire de girafe ! Amitiés. François
J’adore tes histoires sages et pas sages, et celle-ci aussi ! La girafe a un kind cou pour voir plus et mieux se nourrir (l’esprit), ce qui te va très bien cher Laurent !
Amitiés
Chouette ! Il me semble que Sir Ken Robinson décrit ce “talent qui nous traverse”, avec un concept légèrement différent, dans son livre “The Element: How Finding Your Passion Changes Everything”. Nous trouverions notre “élément” lorsque nous perdons la notion du temps, absorbées par ce que nous faisons avec passion, sans forcément le comprendre. Plusieurs vidéos disponibles sur YouTube 🙂