Le deuxième principe de la thermodynamique, branche de la physique qui étude les systèmes en équilibre, énonce qu’aucun moteur ne peut fournir un travail sans une source froide ET une source chaude. Concrètement, votre réfrigérateur ne refroidit vos aliments que parce qu’il réchauffe votre appartement.

Une autre formulation de ce second principe stipule qu’il est impossible de construire un moteur perpétuel. En termes politiques, on dira plus prosaïquement qu’il ne faut pas croire au père Noël.

Pour autant la politique est justement l’art de la foi. Et l’art, par la foi, de déplacer les équilibres, de les rendre possibles là où justement, ils semblaient hier impossibles. En contrepoint de la foi, notre devoir est de placer la raison; raison du possible et du plausible; la raison au sens étymologique de ratio et de mesure, d’équilibre donc. Car bien sûr tout n’est pas possible quoi que veuillent nous en convaincre les politiques. Ils ne font là que leur devoir, faisons le nôtre. En mesurant à l’aune des grands principes d’équilibre les propositions des uns et des autres; point n’est besoin pour cela d’être pointu en thermodynamique, nous y sommes mêmes aidés par les politiques eux-mêmes puisque, fort heureusement, ils ne sont pas tous unanimes ni du même bord.

C’est ainsi qu’avec une droite et une gauche, ou quels que soient les noms que prennent les forces politiques, il y a opposition et donc équilibre possible car, précisément, l’équilibre nait de l’opposition des contraires. Croire s’affranchir de cette opposition, c’est croire au moteur avec une seule source de chaleur, c’est croire au mouvement perpétuel et enfreindre le grand principe; c’est croire au père Noël.

Que ces forces, qui sont souvent peintes en rouge et en bleu, nous rappellent donc le froid, le chaud, nécessaires pour faire fonctionner la machine publique.