Au creux du cœur, l’existentiel

J’aime bien expliquer et faire des références, dit François. À ma question « qui es-tu ? », il rit puis me dit qu’il va d’abord me donner une réponse tangentielle. Retraité, 3 filles, 8 petits enfants. Conteur, sculpteur et un peu de coaching encore et de supervision de coach. Si on me repose la question, continue François, je dis que je suis intéressé par l’émerveillement, la beauté, la jouissance, par les mystères de la vie et l’existentiel. Si on me la repose encore, je touche le creux du cœur, dit-il. Là où, fondamentalement, l’autre ne peut se mettre à ma place. Je touche ma solitude existentielle et, bientôt, je ne vais plus pouvoir répondre. Mais ce qui compte, c’est l’échange… Il paraît que la meilleure façon de grandir, c’est de se voir confirmé dans ce qu’on pense être. J’ai été confirmé dans mon envie d’expliquer ; j’ai été confirmé dans ma rigueur intellectuelle. Autour de moi, je rencontre beaucoup de gens qui ne sont pas cohérents. Je ne supporte pas ça. Pire, dit-il, ça peut même être de bons professionnels. Moi, j’essaye d’être cohérent. J’ai aussi été confirmé dans le fait que je suis « confrontable ». Ça va avec la cohérence. François s’exclame quand je le pousse encore dans ses retranchements par une nouvelle question. Puis il me confie soudain qu’il aurait eu des choses à dire à son père qu’il n’a pas pu ou pas sur lui dire. Et tout à trac qu’un élève lui a demandé quel était son génie perso. Un mélange de rigueur adulte et d’enfance assumée, répond-il lui-même. J’alterne dans l’écriture entre un conte désopilant et un paragraphe de mon livre sur la condition humaine, dit-il encore. L’un et l’autre au creux du cœur, au cœur de l’existentiel.

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