Le goût de l’instant rare

L’instant rare, c’est par exemple les cinq premières minutes d’un opéra, dit Alain, émerveillé par la qualité du son en direct des instruments ; une pure émotion à laquelle les décors, la voix, l’intrigue ajoutent de l’intensité. Un instant rare qui semble rayonner dans le temps au point qu’Alain se fait une fête d’aller à l’opéra une semaine à l’avance et que, dans la semaine qui suit, il en réécoute des extraits ; et tant pis si cette fois, il s’agit d’enregistrements, cela lui rappelle la magie du moment. Un moment privilégié et parfois fugitif, fruit pourtant d’un long travail collectif. Tout comme le moment de partage d’un verre de vin chez un vigneron, où il se laisse émouvoir par le concours nécessaire de toutes les forces qu’il a fallu pour produire le vin : le travail, la terre, la météo… Peut-être que cette quête l’a aussi guidé dans le choix de son métier actuel, coach et thérapeute, où il dit aimer l’authenticité de la rencontre de l’autre, rencontre qui non seulement est occasion de surprise, mais aussi riche de transformations possibles ; peut-être que c’est encore le goût de l’instant rare qui lui fait aimer tous les arts plastiques, pratiquer la peinture et accompagner ses clients dans les musées. Rencontrer une personne, rencontrer un artiste au travers de son œuvre, permettre la rencontre d’autrui avec lui-même, c’est du même ordre, dit Alain. Des rencontres possibles parce que, précise-t-il, j’ai un socle ; un socle qui est son épouse et ses trois enfants et leur amour partagé, un miracle. À l’opéra, dit-il, le spectacle est le fruit d’un travail collectif où chacun fait sa part. Dans la vie, Alain fait la sienne ; et guette l’instant rare.

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