Un portrait sur la base d’une vidéo d’interview sur la chaîne Thinkerview. Ce portrait « non autorisé » puisque je n’ai pas eu de contact avec mon modèle, permet aussi de comprendre comment je travaille.

La physique, mère du réel

Pour Jean-Marc Jancovici, le fonctionnement du monde moderne pourrait se décrire par : nous sommes dépendants des machines et les machines sont dépendantes de l’énergie. Dès lors, à la moindre contraction de l’approvisionnement, cette dépendance devient douloureuse. Au journaliste qui le tance de n’avoir pas prévenu par téléphone de son retard, il répond qu’il a un téléphone depuis fort peu de temps. Pourtant, dit-il, je suis dépendant des machines ; j’ai besoin d’un ordinateur, du métro pour me déplacer et d’un ascenseur pour monter au 30ème étage. L’énergie est donc une drogue, ajoute-t-il. C’est-à-dire quelque chose qui, au départ, est fort sympathique puis le devient de moins en moins. Or, dit-il, nous ne voulons pas le voir, depuis que nous avons décidé que la physique n’était pas une chose importante. Ce déni, c’est comme brûler les sorcières autrefois, ajoute-t-il. On comprend : une croyance malfaisante. Pour parler des flux d’énergie, il parle de machin, de trucs et de bazar ; il parle de la complexité de ces sujets avec gouaille.
On le dit lobbyiste pour le nucléaire, il dit qu’il ne sait pas ce que c’est ; il a l’air, pour reprendre un de ses termes, de s’en contrefoutre. Et quand on lui demande s’il est payé par l’industrie du nucléaire, il répond que oui, que sa société fait 5% de son chiffre avec EDF. Au vrai, le nucléaire ne l’inquiète pas, moins dit-il pour mes enfants, que les accidents de voiture et la cigarette. Ce qui l’inquiète ce sont les dix mille ans que mettra le CO2 à revenir à son état initial dans l’atmosphère, même si on arrêtait d’émettre aujourd’hui. Jean-Marc a un pessimisme joyeux ou peut-être sarcastique. Parce que la physique est reine et qu’elle ne saurait mentir. Le chômage et la contraction de l’économie ? La baisse depuis 2006 des approvisionnements en énergie des pays riches. La guerre en Syrie, les troubles en Afrique du Nord ? Les sécheresses récurrentes – et donc le changement climatique. Implacable logique de la physique. Et quand le journaliste lui demande comment il se prépare, quelque chose s’adoucit chez lui ; il parle du livre de Pablo Servigne – Comment tout peut s’effondrer – et de sa conclusion qui dit qu’il faut cultiver le réseau et la solidarité. Il y réfléchit encore, tout comme il conseille aux jeunes générations de d’abord réfléchir, de prendre 95% de leur temps pour cela et pour comprendre la situation et ce qu’elle a de nouveau. À la question, au début de l’entretien, « Comment allez-vous ? », il répond en souriant : « je suis vivant, c’est un début ». Puisque tout commence par la (ou le) physique…

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