De la légèreté bâtie sur de l’exigence

Philippe habite le quartier de la Goutte d’or. Il y a logé sa vie, avec sa compagne plasticienne et leurs trois jeunes enfants de 5, 7 et 9 ans, ses engagements associatifs au service d’artistes mais aussi ses engagements politiques passés. Et pourtant, dit-il, à un moment donné, ce qui s’impose, c’est un camion poubelle. Vision d’artiste qui l’a saisi et qui va donner lieu à une grande toile, peinture et encre de chine, des heures et des heures de travail. Tout un itinéraire, depuis l’École polytechnique, les compagnies d’assurance puis un long voyage en Indonésie – où il a appris l’indonésien – et qui fait halte au cul d’un camion poubelle dans le 18ème arrondissement. Un morceau de mystère saisi dans un moment improbable. La question est toujours, dit-il : « est-ce que je regarde ? » Il a de même saisi dans la peinture des étals de marché. Il confesse amusé que la toile avec les poissons s’est mieux vendue que celle avec la viande. Il dit que l’art, c’est de la liberté et du travail et qu’il ne travaille pas assez ; je crois que son art, c’est de la légèreté bâtie sur de l’exigence ; et que toute sa vie est un équilibre savant ; entre les enfants dont il s’occupe, l’engagement au service des autres, l’engagement au service de l’art. Un équilibre entretenu minutieusement, comme ces traits minutieux qui dessinent le pavé parisien sur la toile de son formidable camion poubelle.

https://www.philippesilvestre.com/

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